Triathlon
Il y a quelques mois, ça me "drivait" l'idée de faire un tel défi.
À 2 jours du départ, ça me terrifie!
Physiquement, honnêtement, je pourrais être mieux préparée...
Je n'ai que 500 quelques km de vélo de route de parcourus, vélo de montagne- pas beaucoup roulé, et jogging, c'est ok et aussi la partie la moins longue.
Y étant mieux préparée, cette portion ne m'effraies pas trop.
Je sais donc, que je suis un peu effrontée de m'engager ainsi.
Mais bon, entre la famille, les cours et tout le reste, c'est pas mal le temps que j'ai eu à investir au cours des derniers mois.
Beaucoup de gens, me connaissant, sont certains que je vais être capable.
C'est vrai que ça n'est pas dans mes habitudes " de ne pas réussir ". Je suis ainsi perfectionniste dans ma vie que je m'engage habituellement dans les choses auxquelles je sais que je vais réussir, pour ne pas être déçue de moi, puisque j'ai besoin d'être fière de moi.
Voilà que je suis moins certaine de ce qui m'attend, moins certaine de "performer", moins certaine que je vais être fière de moi... Ça devient terrifiant de s'aligner sur une possible déception, ça peut s'avérer difficile d'en sortir positif.
Alors je travailles mes attentes.
Comment on fait? D'un côté, je me dis; tu dois être fière même si tu ne l'accompli pas toute, it's very important! Et de l'autre je veux lancer la commande à mon cerveau que je suis sur --les 3 lignes d'arrivées?!
Ce triathlon s'avère être une performance autant physique que psychologique.
Je m'expliques...
Le physique, il aura mal. Il devra pousser. Il devra s'oublier. Il devra obéir. Il devra avancer, voilà en gros ce qui l'attend,
mais pour ainsi " performer ", il aura besoin du centre des commandes d'en haut,
et lui,
devra travailler impeccablement.
S'il décide de bien gérer la situation, de demeurer positif- coûte que coûte!
De bien commander, de bien gérer le projet, le reste devrait, en principe, suivre.
On peut donc dire que la plus grosse part de la job, viendra d'en haut. Et Dieu sait qu'il aura à coup sûr envie de chialer, qu'il aura envie de crier qu'il en a marre, qu'il se trouvera énormément inconscient d'être là, à ce moment-là, il voudra s'arracher les cheveux devant cette côte de la mort, devant cette montée de roches, devant cette montée à faire à la course, il se promettra que PLUS JAMAIS, que c'est la maudite criss de dernière fois qu'il mets des souliers- clipés! dans ses pieds, il fera peut-être même descendre quelques larmes de découragement dans les yeux qui se trouvent un peu plus bas, il enverra peut-être même quelques crampes dans la région du bas pour tenter d'arrêter le supplice,
et malgré tout ça, vous savez ce qui sera le plus difficile;
ce sera d'oublier ce qu'il me crie, et de garder le sourire, et lui garocher autant de pensées positives, entraînantes, motivantes de réussites qu'il tente de m'en envoyer du contraire....
C'est un défi de taille que je m'impose, non seulement réussir l'équivalent de ce que j'ai fait dimanche dernier avec l'envie de chialer à 9 km de la fin, avec un pourcentage de difficulté un peu plus élevé et en recommençant le lendemain!
J'ai cette fâcheuse habitude de ne pas vouloir décevoir ceux qui ont confiance en moi, ceux qui m'aime- m'aimeront quand même!- et mauvaise autre -mauvaise habitude- à me mettre de la pression partout où il n'en faudrait pas?!
Voyez ce que ça donne;
Aye, si je donnes des cours de cardio, faudrait ben que mes participants SACHENT que j'ai réussi- voyons donc! Aye, à aimer tant que ça l'activité physique, faudrait ben que je sois capable de faire la moitié du gros triathlon- lequel ma copine Isa -fait, elle! Aye, il y aura des gens de La Ville sur le parcours, faudrait quand même pas que tu sois en arrière du peloton, aye, depuis le temps que t'en parles, faudrait ben pas que tu dises que tu l'as pas terminé- en passant t'aurais pu te la fermer et ne pas en parler, ni vu ni connu; ç'aurait été un peu moins chiant en ce moment- aye, ton chum il serait fier de toi que tu réussisse tout ça sans chialer, aye Mel, habituée de performer comme t'aimes, t'es pu aussi sûre de toi là en, t'imagines la honte, la déception de dire que tu l'a pas fini?! Oh nononononononononon, faut pas!
Alors.....
Je prends une grande respiration, peut-être même 10 autres, je ressors mes principes de bases, que je dois ramener à tout bouts de champs? Et je me dis;
( règles des 10 à me rappeller sur le parcours )
1- Je suis là pour avoir du fun, le plus possible, je m'amuse, je gardes le sourire!
2- J'ai 31 ans, si ma vie devait se terminer, comment je devrais le faire ce défi? ( ça m'aide à dédramatiser, c'est un peu compliqué parfois dans ma tête, je sais...)
3- Je lâche-prise ( juste le dire me fait du bien) advienne que pourra, je DOIS être fière de moi- BAON!
4- Je me fous de ce que pense les autres. ( Même si je suis la dernière du peloton)
5- Une côte à la fois ( Merci Christine! )
6- Je vais réussir, quitte à débarquer de mon bécyke, peu importe le temps, j'y arriverai!
7- Je me promets une récompense si je passes au travers; penses à ... Je vais la trouver!
8- Restes calme, charges-toi de positif, coûte que coûte!
9- Je ne suis en compétition qu'avec moi-même.
10- Cultives l'essentiel, et l'essentiel étant: je suis Moi, je suis dans ma bulle, je suis ici pour moi, pour dépasser mes limites, pour être fière de moi, parce que le sentiment du devoir accompli vaut toutes les peines du parcours, parce que c'est merveilleux de vivre et d'être ici en ce moment à vivre cela, peu importe ce que les autres accomplissent; voici mon défi, à ma taille, et celui-là même duquel je dois être fière d'accomplir, tu vas réussir Mel, tu vas réussir et tu pourras crier à tout le monde que c'est fait! Que c'était très difficile, mais que tu as FAIT ton premier triathlon!
Et tu ne te rappelleras même plus ce que tu disais par rapport aux souliers à clip, tu penseras au prochain en te demandant si tu ne serais pas capable de faire le gros triathlon l'année prochaine?
Il m'arrive de sourire devant l'adversité; me voilà au commencement d'un 5 km montant :-)